On ne peut pas prétendre, ici, défendre la ruralité et voter à Paris les réductions de dépenses publiques et la réforme territoriale qui dynamite notre modèle républicain plongeant nos campagnes dans un profond désarroi. Opposer les maires ruraux aux maires urbains est tout à fait artificiel. La loi NOTRe, de ce point de vue, a profondément déstabilisé un équilibre déjà fragile. C’est encore plus sensible ici dans notre département aux 409 communes de moins de 2000 habitants sur 652 (63%) qui voit ses territoires ruraux de plus en plus menacés.
Le socle de la ruralité repose évidemment sur une agriculture dynamique et responsable, il est essentiel d’en respecter les acteurs principaux que sont les éleveurs et les agriculteurs.
Les politiques de restriction budgétaires soumettent les femmes et les hommes, les entreprises et les territoires aux règles impitoyables de la rentabilité, de la concurrence entre les uns et les autres. Ces choix pénalisent sévèrement la ruralité, fatiguée de se démener pour conserver l’essentiel des services publics. Dans notre département, ce sont concrètement des regroupements hospitaliers qui éloignent les patients des lieux de soin ; des liaisons ferroviaires qu’on abandonne ; des bureaux de poste dont on réduit les jours d’ouverture au public ou que l’on condamne purement et simplement ; des classes, des écoles parfois qui disparaissent par l’application mécanique des règles de fermeture ; des difficultés d’accès au haut débit ou à la fibre optique ; des projets avancés qui avortent...
Il faut considérer la ruralité comme un véritable atout et un enjeu de développement équilibré des territoires.