Questions au gouvernement

Question écrite à la ministre de la transition écologique, chargé des transports

Vague de démissions à la SNCF

Publiée au Journal Officiel le 10 décembre 2020

M. Éric Bocquet attire l’attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports, sur les démissions de plus en plus nombreuses au sein de la SNCF.

La SNCF est confrontée à une vague inédite de démissions. En 2018, elle a enregistré 1 025 démissions contre 763 en 2017 et 614 en 2016.
Les ruptures conventionnelles augmentent fortement également avec 283 ruptures en 2018 contre 135 en 2016. Le nombre de démissions a augmenté de 40 % en 2019. Du jamais vu !

Les conditions de travail dégradées, la pression managériale, le manque de perspectives et des salaires au plus bas y sont pour beaucoup.

Les réformes gouvernementales successives ont également dénaturé en profondeur le statut des cheminots. Comme quoi, libéraliser une grande entreprise n’est pas sans conséquence et le mal-être des agents semble particulièrement profond.

De plus, et selon le journal Le Parisien, la SNCF se trouve, notamment sur des métiers techniques, en concurrence avec des entreprises privées qui offrent de meilleures rémunérations. Les cheminots sont largement tentés de quitter leur statut pour des fonctions plus rémunératrices dans le privé.

On constate une véritable fuite des compétences. À tel point, et toujours selon Le Parisien, que la direction de la SNCF propose, sans aucun scrupule, aux cheminots tentés de partir vers le privé, de démissionner et ainsi perdre leur statut, et d’être réembauchés sous un contrat de droit privé en échange d’une augmentation de salaire.

Comment ne pas trouver ces pratiques purement scandaleuses ? À n’en pas douter, c’est, à terme, la mort assurée du statut des cheminots.

C’est pourquoi il lui demande ce qu’il compte faire pour mettre fin à cette hémorragie de démissions au sein de la SNCF, s’il compte enfin proposer la revalorisation des salaires des agents, et surtout connaître ses éventuelles préconisations pour mettre fin à cette logique perverse qui consiste à faire démissionner les agents sous statut public pour les réembaucher sous statut de droit privé.

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