L’intervention de Silvana Silvani
Austérité emploi formation CPF
La semaine dernière, nous vous interrogions sur l’annulation de 10 milliards d’euros de
crédits sur le logement. Cette fois, je vous interpelle sur les mesures d’austérité imposées à
l’emploi et à la formation professionnelle.
Le taux de chômage remontera à 8 % cette année : 200 000 personnes supplémentaires
seront privées d’emploi. Au lieu d’augmenter les moyens de France Travail, le Gouvernement
annonce réduire de 1,1 milliard d’euros les crédits de la mission « Travail et emploi »,
raccourcir la durée d’indemnisation des chômeurs, et imposer une franchise de 100 euros sur
chaque achat de formation.
Les principaux bénéficiaires du compte personnel de formation sont les ouvriers et les
employés. Ces 100 euros à la charge des salariés seront un frein à la formation. Comment
accompagner plus de chômeurs avec moins de moyens et améliorer l’emploi avec une main d’oeuvre
moins qualifiée ?
Réponse de Mme Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la santé et des solidarités
Réduction des moyens de France Travail ? Ce n’est pas ce que je vis. J’étais dernièrement dans
les Vosges avec le Premier ministre pour étendre l’expérimentation France Travail de 18 à
47 départements. En 2024, 320 ETP supplémentaires lui seront affectés pour accompagner les
plus éloignés de l’emploi.
La durée d’indemnisation des chômeurs est en cours de discussion par les partenaires
sociaux. Ils doivent nous faire part de leurs conclusions le 27 mars. Soit, nous les transposerons,
soit, à défaut d’accord, nous travaillerons sur le sujet.
Le compte personnel de formation a été créé par cette majorité. En effet, 80 % des
utilisateurs sont non-cadres, 30 % sont demandeurs d’emploi. Un autre chiffre : 11 %
abandonnent leur formation. C’est du temps et de l’argent perdus. Une participation ne
permettrait-elle pas de les responsabiliser ? C’est le sens du ticket modérateur.
Réplique
L’austérité frappe d’abord les plus démunis. Vous imposez une franchise de 100 euros,
mais ne réduisez toujours pas les 80 milliards d’euros d’exonération de cotisations patronales,
qui sont pourtant sans effet sur les salaires et l’emploi, ni ne taxez les 100 milliards d’euros de
dividendes versés par le CAC 40 !