Questions au gouvernement

Question écrite avec réponse au Ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports

Pessimisme de la jeunesse pour l’avenir

Question écrite publiée au Journal Officiel le 7 janvier 2021
Réponse parue le 6 mai 2021

Mme Michelle Gréaume appelle l’attention de M. le Premier ministre sur les difficultés rencontrées par les jeunes dans le cadre de l’épidémie de Covid-19 et de ses conséquences.

« C’est dur d’avoir 20 ans en 2020 » disait le Président de la République en octobre 2020.

Face à la crise économique et sociale en cours à la suite de la pandémie de Covid-19 et des confinements mis en œuvre, c’est un public qui apparaît particulièrement vulnérable. La jeunesse ne constitue pas une réalité singulière et un groupe homogène d’individus. Ils ne sont pas touchés de manière égale par cette crise sanitaire, mais à différents niveaux. Ainsi, ceux qui sont le plus impactés économiquement sont ceux qui ne sont pas employés, ni qualifiés, ni en formation.

Alors qu’en France, le diplôme reste incontournable pour accéder à un marché du travail de plus en plus complexe, les jeunes non diplômés restent éloignés de l’emploi et des processus de qualification, et donc des aides mises en place par l’exécutif pour lutter contre les conséquences sociales de l’épidémie de Covid-19. Pour les diplômés ou les étudiants, le pessimisme est de mise pour 75 % des jeunes qui ont conscience qu’ils auront à pâtir des conséquences de la situation économique dans les prochains mois.

Outre les restrictions imposées actuellement, l’avenir professionnel des jeunes ne s’annonce en effet pas sous les meilleurs auspices Les conséquences sociales et psychologiques sont également importantes, au point que les universités souhaitent pouvoir mobiliser psychologues et psychiatres pour les étudiants les plus fragilisés.

Face à cette situation alarmante, l’heure est à l’action, pour ne pas faire de cette génération celle qui aura été sacrifiée. C’est la raison pour laquelle elle lui demande ce que le Gouvernement envisage pour améliorer les perspectives d’avenir de notre jeunesse.

*****

Réponse de M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports publiée le 6 mai 2021.

Le Gouvernement a bien conscience de la situation difficile dans laquelle se trouvent de nombreux jeunes en raison de la crise sanitaire actuelle.

C’est la raison pour laquelle le Gouvernement a présenté dès le 23 juillet 2020 un plan de mesures ambitieux à destination des jeunes, intitulé « 1 jeune 1 solution », doté de 6,5 Md€ et intégré ensuite dans le Plan France Relance.
Ce plan constitue une réponse aux difficultés rencontrées par les jeunes durant ce contexte de crise sanitaire liée à la COVID-19 et s’accompagne de mesures complémentaires adoptées par la suite.

Concernant les premières mesures adoptées, elles sont construites autour de trois grands axes :

  • le premier axe, « faciliter l’entrée des jeunes dans la vie professionnelle », comprend notamment des mesures en direction des entreprises telles qu’une compensation de charges de 4 000€ pour tout jeune recruté entre août 2020 et janvier 2021 et une aide exceptionnelle de 5 000€ pour recruter un alternant mineur ou de 8 000 pour recruter un alternant de plus de 18 ans (ayant signé un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021). 100 000 missions supplémentaires de service civique sont également créées en 2020 et 2021 afin de permettre aux jeunes d’acquérir une première expérience en s’engageant pour la société. Et la création de 2000 emplois supplémentaires pour les jeunes dans les associations a été permise via le renforcement des moyens du FONJEP (fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire) ;
  • le deuxième axe, « orienter et former 200 000 jeunes vers les secteurs et métiers d’avenir », propose par exemple une revalorisation de la rémunération des stagiaires de la formation professionnelle (200€ par mois pour les mineurs et 500€ pour les 18-25 ans), le doublement du nombre d’élèves bénéficiaires des cordées de la réussite et des parcours d’excellence, le renforcement de prêts-études garantis par l’État (majoration de l’enveloppe de 16 M, soit un quintuplement du montant, pour 58 000 étudiants bénéficiaires), etc. ;
  • le troisième axe, « accompagner plus particulièrement les jeunes éloignés de l’emploi en construisant 300 000 parcours d’insertion sur mesure ».

Dans ce cadre, le gouvernement renforce l’accompagnement de jeunes vers une qualification en vue d’un emploi dans les métiers d’encadrement du sport ou de l’animation en finançant le parcours SESAME. Il renforce également des dispositifs d’inclusion durable dans l’emploi (60 000 Parcours Emploi Compétences en plus des 20 000 initialement programmés en 2021 et 60 000 Contrats Initiative Emploi « jeunes » créés sur 2020-2021).

Le parcours d’accompagnement contractualisé vers l’emploi et l’autonomie (PACEA), doté d’une allocation pour certains jeunes, ainsi que la garantie jeunes sont aussi renforcés. Des résultats sont déjà visibles : le ministère du travail, de l’emploi et de l’insertion indique qu’entre août et novembre 2020, plus d’un million de recrutements ont été réalisé, soit un nombre analogue à 2019, et que 440 000 contrats en alternance ont été signés en 2020 (90 000 de plus qu’en 2019).

En outre, le Premier ministre et la ministre chargée du Travail ont annoncé le 26 novembre dernier un renforcement dudit plan par des mesures complémentaires :

  • la création de 20 000 emplois étudiants pour accompagner les décrocheurs et notamment les étudiants de première année. Il s’agit de contrats courts de 10 heures par semaine pendant quatre mois, que le CROUS va bientôt pouvoir proposer (mesure chiffrée à 50 M) ;
  • le montant des aides d’urgence versées par les CROUS aux étudiants en difficulté financière qui va être doublé pour permettre d’aider 45 000 jeunes supplémentaires pour se loger et se nourrir (pour un coût de 56 M) ;
  • une aide exceptionnelle pour les travailleurs précaires. Cette aide exceptionnelle et rétroactive de
    900 euros par mois est prévue sur quatre mois, entre novembre et février inclus. Au total, 70 000 jeunes devraient être concernés parmi les 400 000 travailleurs précaires ciblés par cette mesure ;
  • la multiplication par deux des bénéficiaires de la Garantie Jeunes, assortie d’une aide financière pour faciliter les démarches d’accès à l’emploi, pour atteindre la cible de 200 000 jeunes fin 2021 ;
  • des dispositions pour les jeunes en fin d’études et entrant sur le marché du travail avec un accompagnement par Pôle Emploi et l’APEC, assorti d’un soutien financier allant jusqu’à 500€ mensuels pendant leur recherche d’emploi.

En termes plus structurels, il convient également de mentionner l’obligation de formation, qui a été instaurée par la loi du 26 juillet 2019 « Pour une école de la confiance ». Cette obligation part du constat que, chaque année, près de 60 000 jeunes entre 16 et 18 ans sont concernés par un décrochage du système scolaire et se retrouvent sans solution d’emploi, d’éducation ou de formation (NEET).
Ce nombre pourrait augmenter à l’aune de la crise sanitaire.

L’ambition de cette obligation de formation est alors de ne laisser aucun mineur sans solution, en les repérant et en les accompagnant vers des solutions adaptées et cela en se basant sur une politique partenariale et interministérielle forte mais également en associant largement les territoires (services déconcentrés de l’État, régions, autres collectivités, etc.), qui sont au plus près des besoins et des réalités des jeunes.

Enfin, concernant la problématique spécifique des étudiants à l’université, des annonces ont été faites le 21 janvier 2021 :

  • l’autorisation pour les étudiants qui le souhaitent de pouvoir revenir à l’université « en présentiel » un jour par semaine, ce qui est important pour nombre d’entre eux afin de conserver un lien social plus fort avec leurs professeurs et leurs pairs ;
  • l’ensemble des étudiants vont pouvoir avoir accès à deux repas par jour pour le prix d’un euro dans les restaurants universitaires ;
  • la création d’un « chèque psy » dès février 2021 pour permettre aux étudiants qui le souhaitent et souffrant de mal-être psychique de pouvoir consulter un professionnel (psychologue, psychiatre) et suivre des soins.
    Une annonce précédente a prévu le renfort de 80 psychologues et 60 assistants sociaux dans les universités jusqu’à la fin 2021.
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