Lors de la séance de questions orales, ce mardi 20 novembre 2018 au Sénat, Michelle Gréaume a souhaité interroger Monsieur Olivier Dussopt, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, sur les conséquences du plan social engagé en 2017 par le groupe Carrefour, et notamment sur les 1 500 licenciements et la fermeture de 243 magasins.
Monsieur le Secrétaire d’Etat,
Le groupe Carrefour a engagé début 2018 un plan de restructuration et d’économies axé notamment sur la fermeture du réseau de proximité formé par les ex magasins Dia et la suppression de 2 100 emplois.
Les promesses n’ont pas manqué.
Promesses quant à la recherche de repreneurs afin de limiter le nombre de fermetures de magasins.
Promesses de reclassement internes, d’aide à la formation censés limiter au maximum le nombre de licenciements. Le PDG du groupe s’engageant même à reclasser la moitié des salariés concernés.
11 mois plus tard le verdict est tombé, dans sa cruelle réalité. 243 magasins ont été fermés, près de 1 500 salariés ont reçu leur lettre de licenciement. Un peu plus de 200, seulement, ont trouvé un nouveau poste en interne.
Ces chiffres justifient à eux seuls nos interrogations sur la sincérité, et la réalité des efforts fournis par le groupe.
Seuls 30 magasins ont été cédés à des repreneurs. Ce qui laisse à penser que des offres de reprise auraient été refusées au seul motif de ne pas favoriser la concurrence. 152 magasins auraient ainsi fait l’objet d’une offre sérieuse, pourtant rejetée.
Et que dire des offres de reclassement faites aux salariés ?
Les unes à plusieurs centaines de kilomètres, les autres avec baisse de salaires, d’autres encore sur des postes sans aucun lien avec la fonction exercée et sans proposition de formation. Quand les postes proposés n’étaient pas tout simplement déjà pourvus.
Le gouvernement, à plusieurs reprises, a fait état de sa « vigilance sur la qualité du dialogue social ». Nous ne pouvons par conséquent que nous étonner du silence « assourdissant » qui accompagne aujourd’hui ce qui constitue un des plus grands plan de licenciements en 2018.
Car nous parlons d’un groupe qui a défrayé la chronique pour l’ampleur des rémunérations attribuées à ses dirigeants, des dividendes versées aux actionnaires, et des exonérations sociales dont il a bénéficié : 2 milliards en cinq ans.
Pouvez-vous nous préciser, Monsieur le Secrétaire d’Etat, quelles ont été les mesures prises pour contraindre Carrefour à respecter ses engagements, c’est-à-dire pour garantir la qualité du dialogue social ?