C’est à Clément Beaune, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes, que s’est adressée Michelle Gréaume.
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Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes cher.e.s collègues,
La guerre peut-elle éclater en Europe ? Des signes inquiétants le font craindre mais nous espérons vivement que la paix va triompher et que la raison l’emportera. Nous approuvons tous les efforts diplomatiques pour encourager une désescalade.
Qui pourrait reprocher au Président de la République d’avoir engagé une tournée des capitales européennes cette semaine, de Moscou à Berlin en passant par Kiev ?
Nous considérons toutefois que ces efforts ont leurs limites si le cadre du débat n’est pas clairement et honnêtement posé.
A la chute de l’Union soviétique, les États-Unis ont voulu abaisser le plus possible la Russie, voire l’humilier et la provoquer en installant des forces hostiles à ses frontières et en intégrant les anciennes républiques populaires dans l’OTAN, malgré les promesses de 1990 et 1997.
Nulle intention de trouver ici des excuses à Vladimir Poutine, sous couvert de défense des minorités russophones et de son pré-carré, se montre menaçant. Mais la réalité est que l’OTAN dispose de trente fois la puissance militaire de la Russie et veut pousser encore son avantage.
Tant que les États-Unis demeureront, de fait, les maîtres du jeu sur le sol européen, il sera bien difficile pour la diplomatie européenne, et a fortiori celles de ses membres dont la France, d’agir. Le Kremlin a conscience de cet état de fait, et l’a encore rappelé dès la sortie d’Emmanuel Macron de Moscou en faisant de Washington leur interlocuteur privilégié.
Monsieur le Ministre, ne pensez-vous pas venu le temps d’établir une sécurité collective autonome sur notre continent, qui de l’Atlantique à l’Oural inclurait la Russie ?
Enfin, et c’est un point important pour porter une telle alternative source de paix, le Président de la République ne peut agir seul. Il doit écouter et s’appuyer sur les Français, les Françaises et leurs représentants qui aspirent profondément à la paix.
Quand allez-vous organiser un débat, comme le permet l’article 50-1 de la Constitution, devant les assemblées sur la situation en Ukraine, à l’image de ce qui a été fait au Bundestag le 27 janvier dernier ? Et j’attends de votre part une réponse précise.