Mme Michelle Gréaume appelle l’attention de M. le ministre des solidarités et de la santé au sujet de la recherche sur les biotechnologies en France, et plus particulièrement les médicaments dérivés du sang.
Au cours de la crise sanitaire liée au Covid-19, le Président de la République a exprimé sa volonté de retrouver une souveraineté sur le plan industriel. Dans le même temps, cette crise a montré la limite d’une dépendance aux marchés internationaux pour l’approvisionnement en médicaments et équipements de santé.
Le laboratoire du fractionnement et des biotechnologies (LFB) de Lille, établissement public en charge de la fabrication des médicaments dérivés du sang, remplit parfaitement cette mission mais sa situation semble en contradiction avec les déclarations du Président de la République. En effet, alors que les locaux lillois du LFB, vétustes, devaient laisser place à une usine neuve construite près d’Arras, l’avancée des travaux est entravée par les 170 millions d’euros qui manquent pour finaliser ce projet. Cette situation soulève de nombreuses inquiétudes renforcées par des préconisations de la Cour des comptes, qui suggère l’abandon d’une stratégie de diversification dans les biotechnologies par le LFB.
La France perdra alors les recherches qu’elle a engagées, au profit d’entreprises privées. Il importe que cette industrie, qui repose sur les dons des bénévoles français, puisse être assurée de sa pérennité, alors que la crise sanitaire qui touche le monde entier a prouvé qu’en temps de « guerre », comme l’a qualifiée le chef de l’État, tous les coups sont permis pour s’approvisionner.
C’est la raison pour laquelle elle lui demande quelles mesures sont prévues pour préserver la recherche et l’industrie publique de pointe que sont celles des biotechnologies en France, et sur les moyens qui seront spécifiquement dédiés à la finalisation de la construction du laboratoire du fractionnement et des biotechnologies à Arras.