Questions au gouvernement

Question écrite au ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports

Conséquences économiques et sociales pour la jeunesse de la crise de la Covid-19

Question publiée au Journal Officiel le 26 novembre 2020

M. Éric Bocquet attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur la situation économique et sociale des jeunes au regard de la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19.

Avec la crise sanitaire, les jeunes voient leur situation se dégrader et se retrouvent souvent dans des situations de précarité. Les indicateurs sont au rouge et les inégalités sociales s’amplifient chez les 18-24 ans.
Leurs conditions d’études sont mises à mal, les formations sont interrompues et les stages annulés, trouver une entreprise qui accepte un apprenti est un sacerdoce, les contrats ne sont pas renouvelés, les jobs étudiants sont beaucoup moins nombreux, etc. Cela s’ajoute aux nombreuses difficultés que rencontraient les jeunes pour se lancer dans la vie active.

Pour rappel, avant la crise sanitaire, le taux de chômage des jeunes actifs s’élevait à 25 % et 35 % d’entre eux occupaient un emploi précaire (contre 12 % au début des années 1980). Sans compter sur le fait que l’âge moyen d’accès au premier contrat à durée indéterminée (CDI) est de 29 ans.

Qu’ils soient diplômés ou non, ils ont les plus grandes difficultés à accéder au marché du travail à tel point que dans les enquêtes d’opinion beaucoup de jeunes expriment leur légitime désarroi, leurs inquiétudes et le manque de perspectives.

Selon une enquête IFOP, 87 % des jeunes interrogés se disent d’accord avec l’affirmation selon laquelle « ce sont les jeunes générations qui vont payer pendant des décennies la dette contractée au cours de la crise du coronavirus ». 56 % estime que la société ne leur accorde pas de place pour réussir leur vie professionnelle. C’est dire leur pessimisme.

Au regard des circonstances, ils sont de plus en plus nombreux à devoir faire appel à la solidarité familiale faute de ne pouvoir accéder aux minimas sociaux (le revenu de solidarité active ne peut être perçu par les moins de 25 ans). Et ce, alors même que les familles sont déjà elles-mêmes fortement impactées par la crise.
Même le Président de la République a exprimé dans son allocution télévisée du 14 octobre 2020 que « c’est dur d’avoir 20 ans en 2020 ». Pour autant, au-delà du constat, les actes ne sont malheureusement pas au rendez-vous.

Il lui demande par conséquent quelles mesures concrètes la Gouvernement va mettre en place pour éviter que notre jeunesse ne se désespère, mais aussi s’il compte ouvrir un revenu minimum aux jeunes de moins de 25 ans.

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