Le budget 2025 rabote encore 700 millions d’euros supplémentaires. Alors que la loi de 2021 fixait l’objectif de consacrer 0,7 % de RNB à l’aide publique au développement, on sera finalement à 0,45 %... Et le Gouvernement propose de couper encore 641 millions, par voie d’amendement, soit un budget de l’aide publique au développement inférieur de 35 % par rapport à l’an dernier !
C’est une décision irresponsable, populiste et honteuse. Un tel renoncement est d’autant plus surprenant que la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur, la loi de programmation militaire ou celle de la justice sont, elles, préservées. Pourtant, la diplomatie constitue elle aussi un monopole régalien !
Les catastrophes humanitaires, les conflits infligent des souffrances terribles : un quart de la population au Sahel a besoin d’une aide humanitaire, 37 millions dans la Corne de l’Afrique n’ont pas accès à l’eau. Or l’aide humanitaire baissera de 44 % ! Les crédits dédiés à la solidarité envers les pays en développement sont amputés d’un tiers par rapport à 2024. Considérer cette aide comme une variable budgétaire, c’est sacrifier des vies humaines, déstabiliser des États pour lesquels l’aide internationale est cruciale.
La France est le pays de l’humanisme et de l’universalisme, a rappelé le Président de la République.
Votre choix budgétaire aura aussi un impact diplomatique : l’influence d’un pays dans les instances internationales se mesure à l’aune de sa participation financière. C’est vrai aussi au niveau bilatéral : ce budget actera la dégradation de nos relations avec certains États. Nous voterons contre.