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Monsieur le Secrétaire d’Etat,
Monsieur le président,
Mes chers collègues,
Alors que le programme Action Cœur de ville ne vise que 222 villes moyennes, des centaines de centres-villes et centre-bourgs sont concernés par l’éloignement des commerces et services, la dégradation du logement et le départ de leurs habitants. Les enjeux sont d’autant plus forts aujourd’hui par l’impact de la crise sanitaire et économique.
Revitaliser implique nécessairement de recréer du lien social, un rapport de proximité entre les citoyens, les élus et l’Etat. Sa présence doit se faire ressentir partout et à égalité pour toutes et tous.
La métropolisation a fait péricliter des zones de vies au profit de zones périphériques, dénaturant nos paysages et faisant concurrence à nos commerçants. A cela s’est ajouté la réorganisation et le recul des services de l’Etat sur l’ensemble du territoire.
En se retirant des territoires les plus ruraux, l’Etat n’assure plus l’impératif de proximité. A titre d’exemple, depuis 2013, 535 trésoreries et 75 services des impôts ont été supprimés, et 40% des maternités ont fermé en 20 ans ! Dans mon département du Nord, 64 trésoreries supplémentaires devraient être fermées d’ici 2024. Et nous savons tous que les postes supprimés ne seront jamais compensés.
Dans une récente enquête intitulée “Les filles du coin. Vivre et grandir en milieu rural”, la sociologue Yaëlle Amsellen-Mainguy décrit l’impact de l’éloignement et de l’absence des services publics sur les jeunes filles de milieux populaires en zone rurale, comment elles se retrouvent confrontées à l’injonction sociale au départ vers les métropoles, car dans leur village ces jeunes ne se sentent pas prioritaires dans les politiques publiques. Que leur répondez-vous ?
Les Maisons France Service imposent aux collectivités une prise en charge financière excessive alors qu’elles incluent de nombreuses démarches de l’administration d’Etat ! Comment justifier de telles inégalités territoriales, conséquences de ce désengagement ? L’aménagement du territoire est devenu une politique de soutien aux projets proposés par certains acteurs locaux, en compétition pour obtenir le précieux sésame financier, et non plus comme un réel accompagnement d’ingénierie territoriale.
Comment comptez-vous améliorer l’accessibilité et la lisibilité des moyens à dispositions des petites collectivités ?