À la tribune

Débat sur le thème : « Éducation, jeunesse : quelles politiques ? »

A quand une concertation sur le protocole sanitaire en place dans nos écoles ?

Mercredi 1er décembre, un débat sur le thème : « Éducation, jeunesse : quelles politiques ? » était organisé dans l’hémicycle.

A cette occasion, Michelle Gréaume a souhaité pointer du doigt la situation sanitaire dans les écoles de nos départements du Nord et du Pas-de-Calais, les plus touchés par les fermetures de classe après ceux de l’Académie de Versailles.

Lire le texte de l’échange

Madame la secrétaire d’État, la semaine dernière, l’académie de Lille annonçait la fermeture de 667 classes, dont 511 dans le seul département du Nord, soit près du double par rapport à la semaine précédente. Le Nord et le Pas-de-Calais étaient les deux départements les plus touchés après l’académie de Versailles.

Contrairement à ce que vous avez défendu mordicus pendant des mois, malgré toutes les études scientifiques et les retours de terrain, l’école est donc bien un haut lieu de contamination pour les enseignants, les personnels, les enfants, et donc les familles.

Au vu de la situation, je dois admettre que je partage l’inquiétude et l’incompréhension des organisations syndicales face au protocole sanitaire que Jean-Michel Blanquer a annoncé la semaine dernière.

Ainsi, dans le but de limiter les fermetures de classe, un cas positif ne vaudra plus fermeture de celle-ci. Seuls les enfants ne pouvant pas fournir un test négatif seront placés à l’isolement.

Bien évidemment, il n’est jamais bon pédagogiquement de fermer des classes durant une semaine : on prend le risque que les enfants accumulent du retard. Mais nous ne pouvons que nous interroger sur le bien-fondé d’un allégement du protocole sanitaire au moment même où l’épidémie accélère, au risque d’exposer un peu plus les enfants et le corps enseignant à la maladie.

Au demeurant, ce protocole est flou et donne le sentiment de laisser les enseignants, les parents, les directions d’établissement livrés à eux-mêmes face à l’épidémie.

Au fond, madame la secrétaire d’État, comme beaucoup, nous nous interrogeons sur la finalité de ce nouveau protocole : son objectif ne serait-il pas de garder les parents au travail et de faire baisser les chiffres ? Or il faut rappeler que nous parlons de la santé d’enfants non vaccinés, et dont le taux d’incidence est 1,8 fois supérieur à l’ensemble de la population.

Comptez-vous remettre à l’ordre du jour des discussions avec les organisations syndicales ce protocole sanitaire qui semble insatisfaisant socialement, professionnellement et sur le plan sanitaire ?

Mme la présidente. La parole est à Mme la secrétaire d’État.

Mme Sarah El Haïry, secrétaire d’État auprès du ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de la jeunesse et de l’engagement. Madame la sénatrice Gréaume, la volonté du ministre de l’éducation nationale a toujours été la même depuis le début de cette crise : maintenir nos écoles ouvertes autant que possible, le plus longtemps possible. Les raisons en sont simples : limiter les conséquences sur l’apprentissage, le creusement et l’aggravation des inégalités de niveau en fonction des situations familiales, les conséquences quant au développement tant psychologique que physique des enfants.

Quand on prend un peu de recul, on constate que la France est d’ailleurs restée une exception dans le monde : chacun a ressenti le désir, l’envie, le besoin d’école. Pour cette raison, je ne peux pas entrer dans le détail du protocole sans remercier et saluer l’ensemble des enseignants, qui ont tenu, ainsi que tous les animateurs périscolaires et extrascolaires, qui eux aussi ont fait tenir l’école, qui font eux aussi partie des équipes pédagogiques.

Madame la sénatrice, nos deux impératifs sont évidemment d’assurer toujours la continuité pédagogique – je sais que vous y tenez –, et de garantir la sécurité des élèves comme des personnels – c’est la priorité des priorités.

Maintenir les écoles ouvertes n’a été et n’est rendu possible que par une gestion quasiment en temps réel de la situation épidémique, grâce à l’application extrêmement stricte des protocoles sanitaires, au dévouement et à l’engagement fort du corps enseignant pour l’école.

Depuis lundi, les classes ne fermeront plus automatiquement si un cas positif est détecté. La question des tests est posée. Les tests salivaires se poursuivent de manière très massive, toujours avec l’objectif de protéger, mais également afin de permettre à ceux qui ne sont pas contaminés de profiter de l’école. La poursuite des tests aléatoires est conduite sous l’autorité des ARS (Agences régionales de santé), et des boîtes d’autotests seront également mises à la disposition des élèves de sixième, parce qu’ils ne sont pas vaccinés.

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