À la tribune

Intervention dans l'Hémicycle

L’Etat doit s’investir pour protéger les mineurs vulnérables et sortant de l’Aide Sociale à l’Enfance

Au cours de l’examen de la proposition de loi Mineurs vulnérables sur le territoire français, le 28 mai 2020 au Sénat, Michelle Gréaume s’est exprimée dans le cadre des discussions sur l’article 6.

Mes chers collègues,

Pour moi, soutenir les jeunes au-delà des 18 ans, c’est très important. J’ai rencontré de nombreux jeunes qui, arrivés à l’âge de 18 ans, ne voyaient plus leur famille. Il faut le savoir, les enfants ne sont pas forcément compris par leurs parents.
Et certains jeunes, à l’âge de 18 ans, veulent se battre pour sortir de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), sauf qu’ils ont besoin d’aide. Des aides techniques, des aides financières, des aides pour le logement, il faut en être conscient, ne pas les laisser sur le trottoir – c’est le cas de le dire, parce que beaucoup d’anciens enfants de l’ASE sont aujourd’hui SDF.

Je vais faire un petit retour en arrière, je vais remonter très loin, à la création du RMI, Revenu Minimum d’Insertion. Avant cela, les jeunes qui sortaient de l’armée ou de l’école avec un diplôme avaient déjà des ressources, on leur versait une allocation chômage de 1 200 francs à l’époque. Une fois le RMI instauré, cette somme n’a plus été donnée à ces jeunes, à tous les jeunes français dont je parle. Aucune autre aide n’a été donnée, on a intégré ça dans le RMI puis dans le RSA. Sauf que cette aide-là permettait aux jeunes de rebondir.

Je pense qu’il faut donner un espoir à ces jeunes de pouvoir avoir droit à une erreur.
Citez-moi des jeunes de 18 ans qui sont capables aujourd’hui de maîtriser leur avenir ? Est-ce que tous vos enfants à vous, vos petits-enfants, est-ce qu’ils n’ont pas eu droit à une erreur ? Sauf qu’eux, derrière, ils avaient des parents pour les aider et les soutenir. Alors je pense que c’est très important aujourd’hui de pouvoir donner cette aide à ces jeunes. Et croyez-moi, ce sont des jeunes qui, demain, ne tomberont pas dans la délinquance ou qui ne tomberont pas dans les mains de gens mafieux, tout ça parce qu’ils vont essayer de se battre plus que les autres pour s’en sortir et pouvoir quitter l’ASE.

Alors soyons là pour les soutenir ! Merci !

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Protection de l’enfance

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