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Merci Monsieur le Président,
Madame la Ministre,
Monsieur le Ministre,
Mes cher.e.s collègues,
Comme le disait mon collègue Pierre Laurent tout à l’heure, nous pensons que la France doit changer de braquet au Sahel. À ce titre, nous arrivons au bout de notre modèle d’action, fondé avant tout sur le militaire, malgré des concepts comme les 3D ou le continuum Sécurité/Développement.
Se pose dès lors la question de nos perspectives en matière de développement et de diplomatie.
Le 10 décembre dernier, le Bureau du conseiller spécial pour l’Afrique de l’ONU, ses représentations permanentes de l’Afrique du sud et du Nigéria ainsi que l’Union africaine, ont proposé une nouvelle note sur les flux financiers illégaux en Afrique. Cette dernière, s’appuyant sur la feuille de route de Lusaka, prise à l’initiative de l’Union africaine en 2016, dresse un tableau essentiel de la situation et des objectifs à atteindre.
Ainsi, les flux financiers illégaux participent chaque année à la fuite de 88,6 milliards de dollars du continent. Cela représente presque autant que les rentrées annuelles combinées de l’APD et des investissements étrangers en Afrique. Et ce sont autant de milliards d’euros qui maintiennent les États en état de sous-développement, aggravent la pauvreté et facilitent d’autant le recrutement des groupes armées terroristes et créent des conflits entre les communautés.
Parmi les recommandations de ce document, on retrouve des éléments centraux comme la suppression des paradis fiscaux offshore, qui permettent un accès rapide aux richesses illégalement acquises, mais aussi un renforcement des dispositifs de restriction de circulation des armes. De plus, la question de l’opérationnalisation du fonds spécial de l’Union africaine de prévention et de la lutte contre le terrorisme est posée. Enfin, cette feuille de route fait de la lutte contre la corruption, du renforcement institutionnel des États et du renouvellement des élites politiques une priorité.
L’ensemble de ces préconisations, faites par et pour les africains, sera-t-il activement soutenu par la France. À ce titre, le prochain sommet de N’Djamena peut-il être l’occasion de réunir les moyens de le rendre opérationnel ?