Monsieur le Président,
Madame la Première Ministre,
En préalable, j’apporte mes condoléances à la famille de Dominique Bernard victime d’un attentat terroriste vendredi dernier.
Samedi 7 octobre, nous avons tous été meurtris par l’attaque terroriste islamiste du Hamas à l’encontre de la population israélienne : des jeunes terminant un festival, des populations des kibboutz ont été sauvagement abattus, violentés, pris en otage. Nous avons basculé dans une inhumanité que nous pensions révolue.
Nous pensons à tous les otages dont nous demandons la libération.
Depuis, l’escalade à la violence s’accélère. Les Palestiniens sont victimes de représailles, des centaines de civils tués. Hier, un hôpital a été bombardé faisant des centaines de morts en plus. Avec gravité je veux dire ici, que nous refusons de trier les morts.
Le déplacement exigé par le gouvernement de Benjamin Netanyahou d’un million d’habitants de la Bande de Gaza est intolérable et impossible. Il annonce un drame humanitaire sans précédent.
Face à l’engrenage militaire, je reprends ici les mots d’Ofer Bronstein, Président du Forum international de la Paix, ancien collaborateur d’Yitzhak Rabin « il n’y a pas de solution militaire au conflit, la seule solution sera diplomatique ».
Je suis et je serai toujours avec mon groupe, une ardente combattante de la paix, dans la continuité du combat de Jean Jaurès.
La France doit faire entendre sa voix dans le concert des Nations. Elle doit affirmer haut et fort le respect des accords internationaux qui assoit la création de deux États, la fin de l’occupation et de la colonisation.
Madame la première ministre, faisant notre les propos d’Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, nous exigeons un cessez le feu immédiat.
La France va-t-elle porter à l’ONU une résolution en ce sens et faire reprendre à tous le chemin de la paix si indispensable à l’humanité ?
Réponse de Mme Élisabeth Borne, Première Ministre
Le 7 octobre, une attaque terroriste sans précédent a touché Israël. Nous l’avons condamnée fermement et à plusieurs reprises. Vingt-quatre de nos compatriotes ont perdu la vie, sept sont portés disparus et plusieurs sont probablement retenus en otage.
Je le répète : Israël a le droit à la sécurité, le droit de se défendre, dans le respect du droit international humanitaire.
Rien ne justifie jamais que des civils soient pris pour cible. C’est pourquoi je suis, moi aussi, saisie d’effroi par la frappe sur l’hôpital Al-Ahli. J’ai une pensée pour les familles et les proches des nombreuses victimes palestiniennes. Chaque vie compte.
Les hôpitaux et le personnel médical sont protégés par le droit international humanitaire. Le Président de la République a condamné fermement cette attaque, dont les auteurs devront être identifiés et rendre des comptes.
Nous sommes au côté de nos compatriotes. Je salue le travail de nos diplomates, mobilisés jour et nuit. D’ici ce soir, 3 500 de nos compatriotes seront revenus en France.
Nous demandons la libération de tous les otages, sans délai ni conditions. Catherine Colonna a rencontré leurs familles à Tel-Aviv. Nous travaillons activement à leur libération.
Plusieurs dizaines de nos concitoyens sont bloqués à Gaza. Nous les suivons individuellement et faisons le maximum pour leur permettre de quitter Gaza.
Les populations palestiniennes ne sont pas responsables de la situation. La France apportera 10 millions d’euros supplémentaires pour l’aide humanitaire à Gaza, et nous appelons à un accès humanitaire immédiat pour l’aide des Nations unies.
Enfin, nous multiplions les contacts avec les pays de la région pour éviter l’embrasement régional. Une issue politique avec deux États vivant en sécurité reste le seul horizon pour la paix. À l’ONU, la France soutient le projet de résolution du Brésil qui condamne l’attaque terroriste et appelle à la protection des civils de Gaza.
La France sera toujours un artisan de la sécurité et de la stabilité au Proche-Orient ; elle sera toujours du côté du droit international. Le Parlement débattra de la situation dès la semaine prochaine.