Une décision de justice de la première importance a été rendue hier par le tribunal correctionnel de Paris. Marine Le Pen et 23 co-accusés ont été condamnés pour leur implication dans une affaire de détournement de fonds publics « estimés » à plus de 4 millions d’euros.

Les sénatrices et les sénateurs du groupe CRCE-K tiennent à rappeler, d’entrée, la gravité des faits avérés, étayés dans ce jugement de 152 pages.

Madame Le Pen et ses amis, certains de leur impunité, ont ainsi alimenté le Front national puis le Rassemblement national par des sommes provenant du budget européen. Faut-il le rappeler, ces sommes proviennent des contributions des citoyens des différents pays membres de l’Union européenne.

L’extrême droite et, malheureusement certains responsables de la droite, passent sous silence ce véritable vol, pour mettre en cause la justice et les juges. Ces derniers seraient coupables d’un déni de démocratie en ayant appliqué à Madame Le Pen une exécution provisoire de la peine d’inéligibilité édictée alors qu’ils n’ont fait que dire la loi, rien que la loi, en exerçant leur pouvoir d’interprétation que leur confère la Constitution.

Rappeler la Constitution est nécessaire car cette dernière comporte l’un des principes fondateurs de la République : la séparation des pouvoirs. Quand des forces politiques s’attaquent à la justice car cette dernière leur applique des dispositions législatives, le code pénal en l’occurrence, c’est là que la démocratie est mise en danger.

Cette remise en cause incessante depuis 24 heures de l’État de droit, de la justice, est dangereuse et l’ensemble des démocrates doit se dresser contre une telle dérive.

Les sénatrices et les sénateurs du groupe CRCE-K apportent leur soutien déterminé à la présidente du tribunal correctionnel aujourd’hui menacée et placée sous protection, ainsi qu’à ses assesseurs.

La tentative de victimisation organisée par le Rassemblement national qui, pourtant, exige en permanence la sécurité, l’application stricte de la loi, prouve que la vie démocratique ne s’arrêtera pas à la condamnation de Madame Le Pen. Les attaques contre la démocratie démontrent en effet que l’extrême droite est à l’œuvre, appuyée par des forces financières pour tenter de conquérir demain le pouvoir.

Nul doute qu’ils trouveront avec beaucoup d’autres les sénatrices et les sénateurs du groupe CRCE-K sur leur chemin.