Chroniques

Sus à l’impôt

Les gouvernements libéraux successifs s’évertuent à vouloir diminuer sans cesse les impôts, enfin surtout ceux des plus gros contribuables. Les bilans des grands groupes nous donnent toujours le vertige avec l’alignement impressionnant des zéros ; l’unité de compte dans ce monde-là, c’est le milliard, en deçà, manants et va-nu-pieds, passez votre chemin.

Les 40 plus grandes entreprises cotées en Bourse ont dégagé collectivement quelque 174 milliards d’euros de bénéfices. Du jamais vu dans le capitalisme français, une hausse de 70 % par rapport au record précédent. Un éditorialiste de « l’Obs » a donné une échelle plus humaine à ces cascades de milliards qui n’ont guère plus de sens pour le commun des mortels dont nous sommes : les groupes du CAC 40 ont gagné 5 517 euros chaque seconde !

Ceci n’empêche nullement le chœur des pleureuses qui se lamentent régulièrement des prélèvements obligatoires insupportables et de ce trop-plein fiscal. Une enquête récente menée par « l’Obs » dévoile que ces entreprises du CAC 40 ont versé à l’État moins de 10 milliards d’impôts sur les sociétés. Soit à peine 5 % de ce qu’elles ont gagné dans le monde avant impôt. Le gouvernement persiste dans ses choix en poursuivant la baisse des impôts économiques, l’an prochain, c’est la CVAE (contribution sur la valeur ajoutée des entreprises) qui est supprimée, ainsi 8 milliards d’euros disparaitront des caisses des collectivités.

C’est une course folle au « moins disant » fiscal qui est engagée dans le monde depuis plusieurs décennies, ceci pour favoriser l’investissement nous dit-on. Au moment de choisir une implantation pour une usine, un centre de décision ou un laboratoire de recherche, l’entreprise n’est pas obnubilée par le niveau de l’impôt, elle soupèse aussi la qualité des infrastructures, le niveau de formation de la population locale, le cadre de vie… Autant d’éléments qui sont financés par l’impôt !

Alors, oui, plus que jamais, vive l’impôt, un impôt juste, progressif et surtout auquel personne n’échappe. Comme disait Fabien Roussel pendant sa campagne : « Que les gros payent gros, et les petits, petit ! »

C’est clair et simple !

Imprimer cet article

Une question ?