Chroniques

Marronnier estival

Le voilà, il est arrivé, rutilant, papier glacé, 322 pages, le numéro spécial de Challenges 2022, présentant le classement des 500 premières fortunes industrielles de France. Un chiffre d’emblée donne le ton en une, le patrimoine total de ces 500 fortunes a dépassé le chiffre symbolique de 1 000 milliards, un montant qui masque une augmentation de 315 % depuis 2010 ! Qui dit mieux ?

Certes, 2022 n’est pas un excellent millésime, par exemple notre champion national, Bernard Arnault affiche un total de 149 milliards, il était à 157 en 2021. La famille Hermès nous fait un petit coup de mou, elle aussi, 78 milliards contre 81,5 l’an dernier.

Le groupe Dassault, lui, pète le feu, c’est le cas de le dire, avec 31,4 milliards contre 26,6 en 2021. Mais comme disait un ancien camarade, le bilan des grandes fortunes est globalement positif. Parmi les dix premiers, il y a un petit nouveau, M. Rodolphe Saadé, le PDG de l’armateur CMA/CGM, les transports de conteneurs dont les prix ont explosé depuis la pandémie, un grand gagnant de la crise sanitaire, en somme.

Mais dormez tranquilles braves fortunés, les gens de la Macronie ne vont pas vous embêter avec un impôt nouveau qui pourrait aider les plus démunis de ce pays. Après tout, vous qui lisez ce papier, pourquoi ne vous offririez-vous pas la vie d’un milliardaire pendant une semaine ? Challenges vous fait quelques propositions toutes plus alléchantes les unes que les autres. Par exemple, celle-ci, la villa Césarée sur les rives du lac de Côme, il vous suffira de signer un chèque de 121 000 euros. Si vous préférez Ibiza, prenez la villa Hadasa, 75 000 euros la semaine en juin, pour juillet et août, il faut voir… Sinon, les 15 hectares du domaine de l’Insouciance, à Saint-Rémy-de-Provence… à portée de main, nous dit l’article, pour la modique somme de 46 500 euros. Souvent, les propriétaires restent discrets dans ces cas-là, les ultra-riches préfèrent rester anonymes.

Pierre Gattaz (232ème au classement de Challenges) fait exception. Il ne craint pas de faire la promotion de son nouveau château en Provence : « Un endroit où l’on peut décompresser, ralentir, pour revenir plus apaisé, plus serein, pour une semaine à 38 800 euros…

Voyez bien qu’il ne manque pas de solutions pour les 40 % de nos concitoyennes et concitoyens qui ne partent pas en vacances cette année !

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