Chroniques

Les serviteurs zélés

Certaines séances de la Commission des Finances au Parlement donnent lieu à des auditions de personnalités choisies par le Président de la République pour diriger de très grandes institutions publiques de l’Etat.

C’est le cas pour la Caisse des Dépôts et Consignations, le bras armé financier de l’État, ou encore pour la Banque de France, par exemple. La semaine dernière, nous avons aussi eu l’occasion d’entendre M. Nicolas Dufourcq, pressenti par l’Élysée pour être reconduit dans ses fonctions de Directeur général de la Banque Publique d’Investissement. La BPI est une institution financière publique, détenue à 50% par l’Etat et à 50% par la Caisse des Dépôts et Consignations.

Ces institutions sont des rouages essentiels, déterminants pour mettre en œuvre et orienter les politiques publiques d’un gouvernement. Jupiter fait donc ses choix en fonction des garanties idéologiques offertes par les prétendants à ces fonctions.

Afin de préparer cette audition, nous avons déniché une interview de l’impétrant dans le journal La Tribune, publiée le mercredi 7 septembre. La lecture de cette interview, je dois vous le révéler, m’a retourné les sangs. Jugez sur pièces, voici un florilège des propos tenus par M. Dufourcq. Il évoque « l’inculture économique de la France. » Il déclare plus loin que la France a été gagnée par la paresse de l’histoire, que la culture de la responsabilité a fui la France.

Il pense également que les Français sont déconnectés du réel, il affirme ensuite que nous devons bien davantage accomplir nos devoirs que consommer aveuglément des droits. Et la cerise sur le gâteau la voici, le postulant zélé feint de s’interroger : « Suis-je anticapitaliste ? Pas du tout. J’ai été numéro deux du cabinet de conseil Capgemini. » Il développe en ces termes : « Avec du capital, on féconde une activité et on part en conquête de terres inconnues. (c’est beau, comme Christophe Colomb ou Magellan). À mes yeux, il n’y a pas de modèle alternatif ! »

Voilà, les mots sont dits. Personne ne conteste le droit à quiconque d’avoir une vision de notre société, de notre économie…

J’ai interrogé M. Dufourcq afin de savoir si ses propos étaient bien compatibles avec les fonctions qu’il exerce à la tête de la BPI…

Sa réponse est disponible sur ma page Facebook.

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