Chroniques

La dette publique : une arme politique

Voilà des décennies que l’on nous casse les pieds avec la dette publique. C’est pour la dette publique que les gouvernements successifs ont justifié la réduction des dépenses, du nombre de fonctionnaires, du nombre de lits dans les hôpitaux, le blocage et la baisse des dotations aux collectivités etc., etc. Bref, elle est depuis longtemps la clef de voûte des politiques publiques menées dans ce pays et ailleurs.

Je n’aurai pas l’espace dans ce billet pour expliquer en détails l’analyse qu’il convient de faire sur cette question qui, loin d’être un strict sujet comptable et arithmétique, est fondamentalement un objet politique aux mains des capitalistes, les uns et les autres « tirent » le signal d’alarme depuis des années, Moscovici, Le Maire, Macron, Hollande, Royal, Fillon…

Déjà, en 2005, le rapport Pébereau commandé par le Ministre des Finances à l’époque, un certain Thierry Breton, indiquait, je cite : « Ce sont fondamentalement, nos pratiques politiques et collectives, notamment notre préférence pour la dépense publique, qui sont à l’origine de notre situation financière actuelle. »

Nous sommes coupables d’avoir voulu la retraite à 60 ans, la 5ème semaine de congés payés, la Sécurité sociale, l’école publique gratuite, les services publics, bref, la vie quoi ! Mais vous savez pertinemment, Mesdames, Messieurs, que la France vit au-dessus de ses moyens et que nous n’avons plus les moyens de financer notre modèle social, il n’est d’autre solution que l’austérité et les efforts de toutes et tous pour « redresser les comptes publics. »

Depuis un certain traité de Maastricht en 1992, la France doit se financer sur les marchés financiers privés, les banques, les assurances, les fonds de pension, les fonds d’investissement…
Nos dirigeants successifs nous ont annoncé à maintes reprises l’Apocalypse, compte tenu de nos dépenses inconsidérées, que nous risquons de perdre la confiance de nos créanciers qui nous prêtent de l’argent…

Or il n’en est rien, en 2020, 2021, notre pays a emprunté à des taux négatifs, 260 milliards d’euros, sans aucune difficulté.

Alors, comment interpréter ce paradoxe absolu ? Les marchés financiers sont-ils devenus fous, incompétents ou simplement philanthropes ? Non, ne riez pas, c’est sérieux.

C’est M. Anthony Requin, directeur de l’Agence France Trésor qui donne l’explication : « Les investisseurs nous confient leurs liquidités, ils payent le prix de la location, de la sécurité par un taux négatif. Le coffre-fort, c’est la signature de l’État. »

L’État paiera, quoi qu’il arrive…

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