Chroniques

La colère des maires

Le coût de l’énergie occupe tous les débats au sein des conseils municipaux et dans les échanges entre élus lors des assemblées générales de toutes les associations d’élus qui ont lieu depuis la rentrée.

Je citerai l’exemple de ma commune de Marquillies. En prévision de cette hausse des tarifs, nous avons inscrit en dépense d’énergie 170 000 euros, au lieu de 70 000 euros l’an dernier, sur un budget global de 1,2 million. Conversation avec le maire d’une commune de l’agglomération lilloise de 27 000 habitants : sur un budget annuel de 34 millions d’euros, 900 000 euros étaient prévus en dépenses d’énergie en début d’année, pour un coût réel sur 2022 de 2,4 millions d’euros.

Chacun est en recherche d’économies pour boucler l’année, la nouvelle la plus hallucinante dans le domaine nous est venue de l’Avesnois, de la ville de notre ami et camarade Bernard Baudoux, maire d’Aulnoye-Aymeries. Il a lu à son conseil municipal le courrier recommandé qu’il a reçu le 27 septembre dernier de son fournisseur d’énergie, TotalEnergies. Le courrier indique : « Sans contrat de renouvellement signé avant le 31 décembre 2022 (c’est demain !), nous procèderons aux résiliations de l’ensemble des sites concernés, ce qui entraînera la suspension de la fourniture d’énergie dans les jours suivants. » L’énorme problème réside dans le fait que le prix du mégawatt dans ce contrat passerait de 90 euros à 3 000 euros ! Oui, vous avez bien lu, 3 000 euros ! Notre ami Bernard a d’abord cru qu’il y avait un zéro de trop, mais ce n’était pas le cas.

Nous payons là l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie portée par les choix libéraux faits par divers gouvernements successifs. Pendant ce temps-là, M. Attal, le ministre des Comptes publics, demande aux collectivités de « maîtriser les dépenses ». Par ailleurs, TotalEnergies a distribué un dividende exceptionnel de 2,6 milliards d’euros à ses actionnaires, le 28 septembre (tiens, exactement le lendemain de la réception du courrier par Aulnoye-Aymeries).

L’urgence est de revenir aux tarifs réglementés pour toutes les collectivités, et mettre en place un bouclier tarifaire financé par une vraie taxation des superprofits… de TotalEnergies et des autres !

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