Chroniques

L’autoritarisme macronien

L’usage répété du 49-3 ces derniers temps illustre parfaitement la volonté de ce président et de son gouvernement de passer coûte que coûte.

Nous sommes très loin du discours lyrique prononcé au soir de son élection au second tour de l’élection présidentielle : « Je sais que nombre de compatriotes ont voté pour moi non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à celles de l’extrême-droite. » Quelle perspicacité, en effet !

Macron avance aujourd’hui contre vents et marées. On a vraiment l’impression que nous allons tous payer la facture du « quoi qu’il en coûte » de la période Covid. Hors de question de taxer les superprofits et les superdividendes, pour l’instant… car j’ai bien le sentiment que le débat n’est absolument pas tranché. Bruno Le Maire résiste, l’opinion tout autant en soutenant cette idée à plus de 80 %.

La semaine dernière, nous évoquions ici même le désarroi des maires face à la flambée des coûts de l’énergie. Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, n’en a cure. Dans une interview accordée à la Gazette, il évoque la nécessité pour les collectivités de contribuer elles aussi au redressement des comptes publics. Cette stratégie est injuste et inefficace économiquement. Injuste parce que les collectivités n’ont aucune responsabilité dans la dette publique, je persiste et je signe, la part de la dette des collectivités depuis 30 ans se situe invariablement autour de 8 %. Leurs emprunts servent à financer l’investissement et pas le fonctionnement. Enfin, du fait de la loi, leurs budgets ont l’obligation d’être équilibrés !

Gabriel Attal tente d’argumenter dans cette interview du 26 septembre 2022 : « Si jamais des collectivités et des strates ne font pas l’effort de maîtrise de la hausse de leurs dépenses de fonctionnement, il pourrait y avoir une incitation. La première année, ce sera l’absence d’accès à toute la dotation de l’État… Ensuite, si manifestement il n’y a vraiment pas de volonté de s’inscrire dans cette trajectoire alors que les autres collectivités le font, il pourrait y avoir des reprises. » C’est on ne peut plus clair !

À vos ordres, Monsieur le ministre ! Exécution !

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