Chroniques

Faut-il les essayer ?

Les élections européennes en France ont surtout été marquées par le score historiquement élevé de la liste RN, menée par Jordan Bardella. Confirmation de l’évolution constatée dans notre pays depuis quatre décennies.

Je me suis rappelé dimanche soir des élections européennes de 1984 (eh oui, 40 ans, déjà) où la liste de Jean-Marie Le Pen atteignait le score de 11 %. J’ai également repensé à une certaine présidentielle, dix ans plus tôt. Jean-Marie Le Pen (le bandeau sur l’œil) candidat, avait recueilli 189 289 voix, soit 0,76 %.

L’année 1984 marque donc une étape déterminante, nous étions trois ans après le grand espoir levé en 1981, et déjà après le « tournant de la rigueur » de 1983, la déception pointait le bout de son nez dans l’électorat populaire. Les espoirs et les déceptions se sont succédé, jusqu’au choc de 2002, Le Pen accédant au second tour. Un sursaut populaire énorme entre les deux tours, une énorme mobilisation, Le Pen contenu au second tour, battu nettement par Chirac.

Un Front populaire se met en place aujourd’hui, c’est une bonne nouvelle pour notre peuple, une chance pour éviter le piège. La difficulté nouvelle étant que le vote RN n’est plus « un coup de gueule », il devient un choix. Après les déceptions de la droite, d’une certaine gauche qui a capitulé, nous avons eu le « en même temps » macronien, le ni droite ni gauche. Alors beaucoup de nos concitoyens se disent : « Après tout, on ne les a jamais essayés, il faut tout changer ! » Le travail de tous les progressistes dans les jours qui viennent sera de dénoncer cette imposture, mais aussi inlassablement de reconstruire un espoir pour notre peuple.

La tâche est immense, mais elle est vitale.

Chacun d’entre nous peut et doit y contribuer de toute urgence.

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