Chroniques

Et voilà Liz

Exit Boris Johnson du 10 Downing Street, voici venir la nouvelle cheffe des conservateurs britanniques, Liz Truss, élue avec 57 % des membres du parti « Tory », ce qui, chacune et chacun en conviendra aisément, n’est pas un raz de marée.

C’est clair, nous avons bien affaire à une ultralibérale. Durant la campagne, elle a promis de s’attaquer aux syndicats. Elle envisage dès les 30 premiers jours de son gouvernement de mettre en place un service minimum dans les transports, l’enseignement, les services postaux et le secteur de l’énergie. Le secrétaire général du syndicat des transports, Mick Lynch, a réagi à cette proposition dans ces termes en disant qu’il s’agissait de « l’attaque la plus violente contre les syndicats et les droits civiques depuis que les syndicats furent légalisés en 1871. » J’ai comme l’impression que ça va chauffer au Royaume-Uni.

De plus, Liz Truss est nommée dans un contexte économique et social particulièrement tendu, les Britanniques vivent des mouvements sociaux pas connus dans le pays depuis 40 ans. Le ton et les propos de Liz Truss nous rappellent les grandes années du thatchérisme.

Margaret Thatcher fut élue en 1979 et resta en fonction jusqu’en 1990, quand ses « amis » décidèrent qu’elle leur faisait tort désormais dans l’opinion. Surnommée « la Dame de fer », elle marqua les années 1980 par de nombreux faits d’armes. Elle s’attaque aux mineurs en 1984 qui s’opposaient au plan de fermeture des puits de mine, la grève dure une année. Pour Thatcher, les syndicats étaient « l’ennemi de l’intérieur », un combat frontal et violent dans la répression par les forces de police.

Nous nous souvenons aussi de la mort de Bobby Sands, en 1981, un militant de l’IRA (l’Armée républicaine irlandaise) incarcéré dans une prison particulièrement dure et qui mourut après 66 jours de grève de la faim. Miss Maggie ne broncha pas, ne céda rien, inflexible ! En 1982, elle décida d’engager la « Guerre des Malouines ». Les Îles malouines, ou Falklands pour les Anglais, un petit archipel au sud de l’Atlantique est envahi par les Argentins, outrage suprême pour Thatcher, quelques cailloux et quelques moutons, mais surtout l’occasion pour elle d’asseoir son autorité et de soigner sa popularité. Ceci lui permit de remporter haut la main les élections législatives de 1983.

Je ne m’étends pas sur les privatisations à gogo et la « libération » de la finance. Oui, Liz Truss a de qui tenir, mais je sens au Royaume-Uni comme une envie de résistance.

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