Chroniques

Divorce à l’anglaise…

Plus précisément à la britannique devrions-nous dire. En effet, depuis le 1er janvier 2021 le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne après 47 années de vie commune, avec ses hauts et ses bas. C’est la conséquence du résultat du référendum lancé par David Cameron, l’ancien Premier ministre de sa Majesté.

Nous avons entendu peu de commentateurs s’interroger sur les causes profondes de cette rupture. Bien sûr, il y eut ces analyses habituelles sur les relents xénophobes, le repli sur soi… Oui, cela doit partiellement en faire partie mais on ne peut s’empêcher de se remémorer les commentaires assez similaires entendus en France lors du référendum du 29 mai 2005 où le NON l’emporta largement. Les partisans du NON étaient des ringards, des ignorants, des anti-européens.

Ce qui peut étonner aussi c’est l’absence complète de remise en cause de la construction européenne, fondamentalement libérale au plan économique, une logique de concurrence libre et non faussée. Et on connaît, sur le terrain, les conséquences dévastatrices de ces logiques, désindustrialisation, casse des services publics, abandon total de certains territoires, concentration de la richesse dans les grandes métropoles…

Il est très intéressant, de ce point de vue, d’observer la carte du vote du référendum britannique de juin 2016. Le vote en faveur du « leave » (départ de l’UE) augmente en fonction de l’importance des difficultés économiques et sociales. On a voté « remain » (rester dans l’UE) à 60% à Londres, et « leave » à 70% dans les anciennes régions industrielles où pauvreté et précarité se sont enkystées durablement. C’est aussi l’héritage des années Thatcher !

L’Ecosse, qui a voté très majoritairement pour rester dans l’UE pourrait retrouver de fortes velléités d’indépendance pour adhérer à l’UE (58% pour, selon un sondage). Le Brexit pourrait avoir comme conséquence d’enclencher un processus de réunification de l’Irlande.

Bruxelles ne se remet jamais en question, ceux qui veulent quitter l’UE commettent une faute, selon eux. Cette construction européenne n’écoute jamais les peuples, elle divise et elle inquiète. Pour le reste, la City restera la 2ème place financière mondiale, ses paradis fiscaux satellites existent toujours et Boris Johnson a annoncé la création de « ports francs » afin de concurrencer la Suisse et le Luxembourg. Certains annonçaient la naissance de Singapour sur Tamise.

Good bye !

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