Chroniques

Carrefour des luttes

A l’heure des bilans économiques de la pandémie, chacune et chacun aura pu noter la bonne santé de la grande distribution qui, elle, se vaccine de juteux bénéfices.

Sur le premier semestre 2020, Carrefour a vu son chiffre d’affaires grimper de 2,4% à 18,1 milliards d’euros. Le groupe Carrefour figure parmi les leaders mondiaux du secteur de la grande distribution alimentaire grâce à plus de 12 200 supermarchés et hypermarchés implantés au sein de 30 pays.

Carrefour emploie 320 000 salariés. Ce ne sont pas moins de 77 millions de foyers dans le monde qui « consomment » Carrefour. En dehors de l’alimentaire, cœur de métier du groupe, l’activité concerne aussi des prestations de service tels que les voyages, les loisirs, les services financiers (banque et assurances), le e-commerce, le « drive », la location de véhicules, la distribution de carburant, les cartes de fidélité… et la liste n’est pas exhaustive.

Le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 80,7 milliards d’euros TTC en 2019, dont :

  • 38,8 milliards en France (48,1%)
  • 23,3 milliards en Europe (28,9%)
  • 16,5 milliards en Amérique Latine (20,4%)
  • 2,1 milliards en Asie (2,6%)

Mais le groupe travaille aussi à sa réorganisation en restructurant son réseau. Carrefour vient d’annoncer sa décision de se séparer dans les deux mois de 47 magasins dont 10 hypermarchés, parmi lesquels ceux de Lomme et d’Euralille. Décision unilatérale, que les salariés et salariées ont appris par la presse. La direction propose notamment un système de location-gérance à certains salariés. Elle s’est d’abord attaquée à des hypermarchés en difficulté, de taille modeste.

Il s’agit clairement de préserver les intérêts financiers du groupe, Carrefour fait le pari qu’un commerçant indépendant à la tête d’un magasin sera plus à même de relancer l’activité. Ils appellent cela : « Insuffler l’esprit managérial », tout en restant propriétaires des murs, l’indépendance est toute relative.

Carrefour est tout simplement en train de préparer « l’externalisation des éventuels plans sociaux », la CGT dénonce une forme de « sous-traitance sociale ». Tout simplement inacceptable.

Les salariés l’ont dit en masse au Carrefour Lomme le 24 avril dernier, plus de 90% de grévistes.
Nous en avons tous entendu parler… et nous sommes solidaires.

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