Chroniques

Alors, retraite ou pas retraite ?

Macron veut relancer le débat sur « l’indispensable » réforme des retraites. Au lendemain de la Bérézina du 1er tour des élections, on a fait la fête rue du Faubourg St-Honoré, après le second tour qui s’apparentait bien pour « En Marche » à un « Waterloo morne plaine », le pouvoir relance le débat sur ce sujet si sensible, au cœur de notre modèle social.

Certes, cette réforme figure bien sur la feuille de route libérale du quinquennat macronien, elle est aussi exigée par les marchés financiers, comme gage de sérieux et de crédibilité de la France sur la scène internationale, et notamment par rapport à ses partenaires européens…

M. Macron veut mettre fin aux injustices et inégalités de notre système par répartition, notre bon Monsieur ! Certains ministres expriment clairement quelques hésitations sur le sujet, conscients qu’ils sont du caractère sensible, voire explosif, du dossier à quelques mois de la sacro-sainte Présidentielle d’avril-mai 2022.

Il s’agirait donc aujourd’hui de repousser l’âge de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans. Il y a à ce stade quelques vérités statistiques à rappeler.

64 ans, ce sont deux années au-delà de l’espérance de vie en bonne santé, nous vivons en effet dans une société où les inégalités sont considérables. Nous constatons ainsi 10 années d’écart d’espérance de vie entre un ouvrier et un cadre, 59 ans pour le premier et 69 ans pour le second. Par ailleurs, 8% des retraités survivent sous le seuil de pauvreté.

C’est bien connu, les Français ne travaillent pas assez, chaque semaine et durant toute leur vie. Ah il est loin le temps béni des compagnies minières.

La vraie question au fond pour assurer la pérennité de notre système de retraite par répartition est la suivante : quelle part de la richesse nationale sommes-nous prêts à y consacrer ? Augmenter les salaires, décider de l’égalité salariale hommes/femmes, taxer les dividendes, les gros patrimoines… Le partage quoi !

Si M. Macron s’aventurait sur ce terrain pour satisfaire ses mandants, il y a du monde pour résister… Une belle bataille en terminant avec le mot de Cambronne !

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