Questions au gouvernement

Question écrite au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse

Conditions de mise en œuvre des « groupes de besoins » au collège

Mme Michelle Gréaume appelle l’attention de Mme la ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse sur l’impact de la mise en œuvre des groupes de niveau, désormais dits de « besoins », au collège.

Ils sont issus d’une réforme décidée sans concertation, qui visait au départ à instaurer des groupes de niveau en français et mathématiques pour les élèves de 6e et 5e dès la rentrée 2024, pour ensuite s’étendre aux classes de 4e et 3e à la rentrée 2025.

L’arrêté publié le 17 mars 2024 au Journal officiel et la note de service qui en découle ont modifié la portée de ce texte, qui fait reposer sur les équipes pédagogiques la responsabilité de former ces « petits groupes » et de réexaminer leur pertinence tout au long de l’année scolaire.

Les collèges vont devoir inventer une forme d’enseignement qui n’existe pas actuellement, qui pourrait s’apparenter à une véritable « usine à gaz » en matière d’organisation (d’après le principal syndicat des chefs d’établissement), et le tout sans le moindre apport de moyens financiers pour ces établissements.

De plus, la crainte d’un regroupement durable d’élèves en difficulté, qui serait, de l’avis de tous les acteurs du secteur, catastrophique pour leur évolution, n’est toujours pas levée. Mener à bien un projet ambitieux et adapté aux élèves, ce qui est, de l’avis des inspecteurs d’académie, loin d’être le cas aujourd’hui, nécessite plus d’enseignants formés et mieux rémunérés, et moins d’élèves par classe.

Or, depuis 2017, 8 000 postes d’enseignants qui ont été supprimés, et la perspective est encore à la réduction des effectifs. La France est le pays d’Europe où les classes sont les plus chargées. Triste record, qui résonne nécessairement avec les résultats en baisse obtenus par les élèves ces dernières années lors des évaluations nationales. Or, sans moyens supplémentaires, on ne pourra répondre à aucun besoin du système scolaire actuel. Pire, beaucoup redoutent que la réforme vienne accentuer les inégalités sociales et fragiliser les établissements en les désorganisant.

Elle lui demande donc si elle envisage une autre réforme, établie en concertation avec les personnels éducatifs et de direction, les parents d’élèves et les syndicats, et qui répondrait aux besoins que tous expriment de longue date, à la fois en matière de valorisation du métier de professeur, et aussi sur l’amélioration des conditions de travail et d’apprentissage en classe.

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