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Voilà l’printemps !

La chronique d’Eric Bocquet - 23 mars 2018

Quelques derniers soubresauts de l’hiver avant d’entrer dans le printemps 2018, frisquet avec les vents du Nord Est dans la journée mais le bon temps pointe déjà le bout de son nez, jonquilles, narcisses et crocus mènent le bal ! Déjà, les premiers bourgeons apparaissent sur les hortensias et forcément ça redonne le moral après un long hiver.

Et sur le plan économique, on nous le claironne tous les jours, la reprise est là. On scrute l’horizon et les relevés de compte, les statistiques du nombre de demandeurs d’emploi, le niveau de pauvreté… Anne, ma sœur Anne… ?

Enfin, surgit dans le cœur des difficultés du moment le classement du magazine américain Forbes des milliardaires du monde. On retrouve sur le podium 2018, sur les 3 premières marches, Jeff Bezos, groupe Amazon, avec 112 milliards de dollars, Bill Gates (Microsoft) avec 90 milliards et Warren Buffett, de Berkshire Hathaway, précisons d’emblée que M. Buffet n’a aucun lien de parenté avec Marie-George, députée de Seine Saint-Denis ! Il se contente, lui, de 84 milliards.

Et les Français là-dedans ? Attendez, c’est là où le printemps montre aussi le bout de son nez. En quatrième position pour ce classement mondial, c’est historique, apparaît notre ami Bernard Arnault, groupe LVMH, avec 72.2 milliards de dollars. Quelle fierté pour la France !

Eh oui, les milliardaires, ils « pètent » la forme, tant pis pour ceux qui suivent. Et attendez, ce n’est pas fini, M. Macron, le libéral pragmatique, vient seulement de supprimer l’ISF, M. Arnault finira bien avec ça par monter sur le podium afin de ne pas rester au pied, la quatrième place, « la place du con » comme disent les athlètes des J.O.

Autre souffle printanier, la semaine dernière, en regardant une émission, « C dans l’air », avec sur le plateau l’excellent François Lenglet, le thème du jour : « les milliardaires, les nouveaux maîtres du monde ». M. Lenglet nous explique doctement et avec une once de dépit : « la croissance économique de la planète a été de 4% en 2017, celle des profits du capital de 18%. Il y a une déconnexion complète entre la croissance économique réelle et la croissance financière. Il y a eu, en fait, un souffle extraordinaire, dans le cadre de la lutte anti-crise après 2008, les banques centrales comme la BCE ont injecté des centaines de milliards dans les circuits financiers et les premiers servis ont été les milliardaires dans le cadre de la gigantesque opération de sauvetage de l’économie. Les milliardaires se sont positionnés devant les robinets et ont tendu leurs gobelets… » Les autres attendent encore le ruissellement. Avec les couvercles étanches, les tuyauteries, l’évaporation vers les paradis fiscaux, on peut attendre longtemps.

En attendant, c’est le printemps !

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