Auditions en commissions

Commission des affaires sociales - Santé

Audition de Mme Dominique Le Guludec, présidente de la Haute Autorité de Santé

La commission des affaires sociales du Sénat accueillait mercredi 19 juin 2019 Madame Dominique Le Guludec, présidente de la Haute Autorité de Santé, pour une audition plénière.

A cette occasion, forte des enseignements lors du Tour de France des hôpitaux, Michelle Gréaume a souhaité l’interroger sur plusieurs sujets.

Vous découvrirez dans la vidéo ci-dessous les questions de Michelle Gréaume, et les réponses de madame Le Guludec.

Michelle Gréaume

Merci Monsieur le Président,
Merci pour ce rapport et notamment toutes les explications que vous nous avez données. Malheureusement, quand on parle dans les derniers, forcément il y a déjà des questions qui ont été répondues en partie. Mais je vais quand même vous dire ce que j’ai à vous dire.
Certains patients sont réfractaires aux outils du numérique, il faut être sûr que ce type de patients ne demeure pas oubliés par le système si ce dernier devait basculer dans le numérique. De plus, il y a un risque également d’éloignement du patient envers le professionnel, car aujourd’hui, de nombreuses personnes construisent leur propre expertise de leur santé via des opérateurs numériques, tels que Google, Facebook, etc… Ne croyez-vous pas que certains usagers risquent d’être mal pris en charge et comment pensez-vous éviter ces oubliés ?
Et enfin, le numérique est un marché juteux pour les entreprises de santé. Cependant, parfois les données personnelles peuvent être utilisées, comme par exemple récemment la CNIL a épinglé la société Optical Center, pour atteinte à la sécurité des clients du site internet, et a infligé à l’opticien en ligne une amende record de 250 000 euros. Quelles mesures pensez-vous mettre en œuvre pour surveiller cette dérive des professionnels de santé ? Merci.

Professeure Dominique Le Guludec, présidente de la Haute Autorité de Santé

Merci de vos questions, une partie a déjà été évoquée mais si vous les posez, c’est qu’elles restent centrales, et c’est pour ça qu’elles sont centrales également dans notre rapport. Ces préoccupations, on les partage tous, donc il faut absolument s’en préoccuper maintenant, tous ensemble, et non pas dans quelques années après la bataille. D’abord, parce que sinon, la bataille, nous allons la perdre, et surtout nous allons vraiment freiner. Je crois qu’au contraire, les règles accéléreront le déploiement plutôt que ne le freineront.
Oui, là encore, le principe d’équité, j’ai beaucoup insisté là-dessus. J’ai une maman de 93 ans, je ne vais pas lui demander de prendre ses rendez-vous sur Doctolib. On a bien réussi à le faire pour les impôts, pourquoi on ne réussirait pas à le faire pour la santé ? C’est quand même majeur. Oh, il y a eu une aide, je l’ai vue, il y a eu une aide très conséquente, là pour le coup, la médiation a été faite. Donc quand on est sûr de l’objectif, on l’a fait. Donc je crois qu’on doit pouvoir y arriver. Et puis, sur les règles, et les règlements je dirais même, qu’il faut mettre sur l’utilisation des données, nous partageons tout à fait les règles de prudence.

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