Auditions en commissions

Eric Bocquet face au Gouverneur de la Banque de France en Commission des finances

La régulation sur les cryptomonnaies, et les alternatives aux marchés financiers pour financer la dette, au menu de la discussion

La Commission des Finances du Sénat auditionnait mercredi 11 janvier 2023 le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, au regard du contexte économique.

A cette occasion, Eric Bocquet a souhaité l’interroger sur plusieurs points : d’abord sur les risques qu’engendrent les cryptomonnaies, puis sur les alternatives au financement de la dette de l’Etat par les marchés financiers.

Lire l’intervention d’Eric Bocquet

Merci Monsieur le Président.
Merci Monsieur le Gouverneur pour vos propos introductifs.

Une première question : vous avez évoqué le sujet des cryptomonnaies, il en était beaucoup question ces dernières semaines avec l’effondrement de la plateforme FTX aux Etats-Unis. J’ai cru comprendre que vous appeliez de votre côté à une plus grande régulation de ce type d’activité. Est-ce que vous considérez que c’est un accident de parcours, un épiphénomène, ou un problème beaucoup plus profond qui nécessiterait qu’on l’appréhende de manière politique au sens large ? Une entreprise partie de rien, qui a très vite atteint un niveau de capitalisation boursière de 3 000 milliards de dollars, bon… Une vraie question, avec tous les risques que ça peut générer.

La deuxième question c’est sur la dette souveraine. Avec sa politique de rachat d’actifs de dette des Etats, la Banque Centrale Européenne (BCE) détenait – enfin je crois savoir mais vous confirmerez, c’est pour ça que je vous interrogeais là-dessus – entre 20 et 25% de la dette française, c’est bien cela ? Ma question est la suivante : comment *interruption*

  • François Villeroy de Galhau : La Banque de France.

La Banque de France oui. Comment cette dette va être gérée au niveau de la BCE par rapport à nous, l’Etat ?

Et autre phénomène qu’on avait observé au plus fort de la crise Covid, on avait constaté que l’épargne des Français, en tout cas de ceux qui peuvent épargner, avait augmenté de manière sensible pour des raisons évidentes de non-consommation. A la fin de l’année 2020-2021, je crois qu’on avait atteint un chiffre de 150 milliards supplémentaires. Voilà, vous confirmez ce chiffre. Et ça m’amène à réfléchir un peu au financement de la dette d’un Etat, et je pense notamment à la situation des Japonais qui n’a rien de comparable à nous, mais quand même, qui fait réfléchir. La dette japonaise est à 250% du PIB du Japon, mais elle est détenue à 85% par des investisseurs japonais, institutions et particuliers aussi. Est-ce que cette épargne des Français ne pourrait pas être l’occasion d’imaginer un autre type de financement d’un Etat comme le nôtre, en tout cas pour une partie, de manière à se défaire un peu de l’emprise des marchés financiers, qui financent allégrement notre dette puisque nous allons réemprunter cette année 270 milliards d’euros comme vous savez.
Merci.


La réponse du Gouverneur, particulièrement détaillée :

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