Expression

Fusion Alstom / Siemens

Nos inquiétudes sont justifiées

La fusion Alstom / Siemens, présentée comme avantageuse pour l’industrie ferroviaire française, mais signée à la hâte, presque en catimini et sans associer les salariés ni les élus locaux, soulève bien des interrogations et des inquiétudes.

Elle donne la priorité aux intérêts de l’industriel allemand qui détiendra la majorité du capital et six des onze membres du futur conseil d’administration, les deux leviers les plus importants.

L’Etat français ne participera pas au capital du nouveau groupe alors qu’il en avait les moyens, abandonnant toute possibilité d’influer sur les choix d’une industrie stratégique pour la France. Et nous savons maintenant que c’était une des conditions imposées par Siemens pour que cette fusion se fasse. Pourquoi ?

Qu’en est-il de l’avenir des différents sites et de l’emploi ? Siemens en France se sont 500 salariés, Alstom compte 8 500 emplois directs mais fait travailler 32 800 salariés, emplois induits et sous-traitants. Les deux entités sont aujourd’hui des entreprises de taille sensiblement identique qui fabriquent les mêmes produits et sont en concurrence sur tous les marchés : trains à grande vitesse, trains régionaux, tramways, métros …

Il est très difficile de croire que tous les sites soient conservés ainsi que les emplois. Nous avons d’autant plus de raisons de nous inquiéter que nous savons maintenant, de l’aveu même d’un ministre, que l’annonce de garantie du maintien des sites et des emplois pour quatre ans est surtout faite pour rassurer les salariés !

Les enjeux sont très lourds pour l’emploi et l’industrie ferroviaire française. Voilà pourquoi nous avons demandé la création d’une commission d’enquête pour connaître tous les tenants et aboutissants de ce dossier.

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