Chroniques

« Macron s’en va-t’en guerre… »

C’est parti, il l’a annoncé et confirmé lors de la présentation de ses vœux, le 31 décembre dernier. La réforme des retraites se fera, quoi qu’il arrive ; elle est incontournable, indispensable, c’est mécanique, l’espérance de vie augmente, tous les autres pays européens l’ont faite... etc., etc. Les « négociations » sont en cours avec les syndicats, aucun d’entre eux n’est d’accord.

Il y a encore, me semble-t-il, un Parlement dans cette République, le président de la République a certes une majorité, de plus en plus relative, à l’Assemblée nationale… Il n’en a cure, rempli de certitudes libérales, il n’emploie pas le conditionnel, il opte, par son attitude, pour le futur de l’indicatif : « la réforme se fera ».

Le recul de l’âge de la retraite, une idiotie, pour travailler plus longtemps, il faudrait déjà travailler. L’âge moyen de cessation définitive d’emploi est nettement plus précoce que celui de l’accès aux pensions de retraite, l’écart est de près de deux ans. C’est cet écart que ce Président souhaite allonger ? En 2020, 63 % des Français âgés de 50 ans à 64 ans expriment le souhait de partir le plus tôt possible. Le taux d’emploi des plus de 60 ans est plus faible en France que dans le reste de l’Union européenne, 35,5 % au lieu de 46,4 %.

Il y a aussi la question du niveau des pensions que cette réforme poserait. Ainsi, les personnes ayant liquidé leur retraite en 2013 ont vu leur niveau de vie diminuer de 7,9 % entre 2010 et 2016. Évidemment, on nous rabâche l’histoire du financement de notre système. Franchement, de la part des libéraux qui n’ont eu de cesse depuis des décennies de réduire le niveau des recettes avec le CICE, devenu allègement de cotisations sociales pérenne ensuite, et les innombrables cadeaux fiscaux consentis au nom de la « compétitivité », il fallait oser.

Oui, Macron s’en va-t’en guerre, ne sait pas s’il gagnera, ce qui est sûr c’est que l’opinion publique n’est pas convaincue. On la comprend.

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