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Brexit or not Brexit ?

La chronique d'Eric Bocquet - Vendredi 26 octobre 2018

Je pense que la question ne se pose plus désormais, les Britanniques ont décidé par référendum de quitter l’Union européenne et si un nouveau référendum était organisé, le résultat serait toujours aussi serré tant les divisions sont profondes. Quel que soit le résultat, confirmé ou pas, il y aurait un camp mécontent contre l’autre.

On sait que l’Europe n’aime pas beaucoup les gens qui disent non, nous en savons quelque chose, nous Français qui avions dit non le 29 mai 2005 sur le projet de Constitution européenne, on sait ce qu’il advint. Alors, les négociations sont très difficiles pour préparer le départ du Royaume-Uni de l’UE. Est-ce vraiment une surprise ? Pas du tout.

J’ai retrouvé un article de notre excellent camarade Francis Wurtz, ancien député européen, dans l’Humanité Dimanche du 30 mars 2017, son titre : « Petit avant-goût des négociations sur le Brexit ». Le secrétaire d’état britannique en charge du dossier à l’époque, David Davis, donnait le ton : « Aucun accord vaut mieux qu’un mauvais accord pour le Royaume-Uni ». Il ajoutait : « le Royaume-Uni aborde ces négociations en position de force ». Dans un débat au Parlement de Westminster, Theresa May, Premier Ministre, passait un message on ne peut plus clair : « Je rappelle à l’intention de nos partenaires qui l’auraient oublié que le secteur des services financiers du Royaume-Uni est une plaque tournante pour l’argent, le commerce et les investissements du monde entier, et que 75% du marché des capitaux de l’UE à 27 sont réalisés au Royaume-Uni. Elle prévient ensuite qu’en « matière de business, les compromis ne seront pas faciles à négocier, quittant l’UE, le gouvernement s’est engagé à faire du Royaume-Uni le meilleur endroit au monde pour faire des affaires. Ce dernier est donc décidé à saisir activement des opportunités de réduire les coûts d’une règlementation inutile ». Voilà, c’est clair, à bon entendeur…

Le départ du Royaume-Uni va décupler les atouts traditionnels de Londres, l’avantage des fuseaux horaires (ancien empire oblige), de Hong-Kong aux Bermudes, la langue anglaise du business et leur savoir-faire incomparable en ingénierie financière.

« Cette parcelle bénie, cette terre, ce royaume, cette Angleterre… » William Shakespeare, la Tragédie du Roi Richard II.

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