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" Alerte rouge "

La chronique d’Eric Bocquet - 13 avril 2018

J’ai emprunté ce titre à l’éditorialiste de « Challenges » n°560 du 5 au 11 avril 2018, M. Vincent Beaufils. J’ai acheté ce magazine en papier glacé au prix de 4.20€ à cause de la « une » alléchante qui a naturellement attiré mon regard jeudi dernier au kiosque presse de la gare de Lille-Flandres. Une « une » qui ne peut qu’interpeller tous les militants antilibéraux de France et de Navarre : « Dossier spécial : le capitalisme en péril, inégalités, partage de la richesse, précarisation des emplois, accès à l’immobilier ». Je me suis demandé si notre camarade Patrick Apel-Muller, Directeur de l’Humanité, n’était pas devenu le rédacteur en chef de ce beau magazine libéral.

La lecture de l’éditorial en page 15 aura vite fait de me rassurer, si tant est que je fusse inquiet. Citation : « Cette question doit faire réfléchir tous ceux qui, comme à Challenges, sont attachés au système capitaliste ». Le magazine présente un ouvrage publié par l’économiste Patrick Artus « Et si les salariés se révoltaient ? », voilà son titre. Le journaliste s’inquiète, le creusement des inégalités, le partage des profits ou plutôt le non partage pourrait amener demain à une bonne révolution, 1968 – 2018…

L’on cite également deux chercheurs, Rupert Younger et Frank Partnoy qui ont livré, il y a un mois au quotidien britannique le « Financial Times », le résultat de leur étude glaçante titrée : « Ce que Marx écrirait aujourd’hui ». Ils ont trouvé que 74% des mots du Manifeste du Parti communiste sont transposables à la situation actuelle. A condition de remplacer « bourgeoisie » et « prolétariat » par « ceux qui ont » et « ceux qui n’ont pas ». Alors évidemment Challenges n’appelle pas à la révolution, seulement ils posent les mêmes questions que nous les communistes et tous ceux qui veulent changer la société.

Bien sûr les libéraux reconnaissent sans doute que leur système va trop loin et ils cherchent une solution « acceptable » pour pérenniser le capitalisme, mais nous on cherche et on construit les moyens de dépasser ce système.

Je continue à traîner dans la boutique de presse, une nouvelle « une » attire mon attention, celle du dossier spécial de la revue « Alternatives économiques » du mois de mars 2018, un titre incroyable : « Ecologie, crises, mondialisation. Marx (en grands caractères) l’incontournable ». Quand on met tout cela en lien avec les luttes très nombreuses du moment, on se dit quand même que notre engagement n’a pas perdu une once de sens. Le temps de l’histoire est long mais quelqu’un disait que la patience est une vertu révolutionnaire…

Je vais dévorer ces deux numéros pour nourrir et conforter notre engagement, ne jamais désespérer. Jamais !

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